Egypte
Ce mot apparait souvent dans les écritures et fait parfois appel à des concepts indirects dans le sens où ce n'est pas le pays antique qui est désigné mais une allusion à ses caractéristiques. Le cas le plus évident est celui de la Révélation au chapitre 11, verset 8 où on lit : "Et leurs cadavres seront sur la place de la grande ville, qui est appelée, dans un sens spirituel, Sodome et Egypte, là même où leur Seigneur a été crucifié."
La sémantique du mot diffère lorsqu'on considère soit les écritures hébraïques (ancien testament), soit les écritures grecques (nouveau testament). En effet, le mot hébreu est מִצְרָיִםמִצְרָיִםבְּמִצְרָיִםבְּמִצְרָיִםבְּמִצְרָיִםמִצְרָיִםבְּמִצְרָיִםבְּמִצְרָיִםבְּמִצְרָיִםבְּמִצְרָיִםבְּמִצְרָיִםבְּמִצְרָיִם ou Mitsra'im alors que le mot grec est Αἴγυπτος ou Aïgyptos. Le second terme vient de la traduction grecque du mot Mycénien "Hout-Ka-Ptah" qui désignait la capitale égyptienne de l'époque dans cette langue. Le premier terme est plus intéressant, il provient du babylonien "misru" qui signifiait l’étranger ou la frontière alors que l'hébreu Mitzráyim signifie "les deux détroits", en référence à la séparation entre haute et basse Égypte.
Quoiqu'il en soit, d'autres versets nous aident à cerner le sens spirituel du mot Egypte. Exode 20:2 montre que ce pays est associé à une "maison de servitude", un pays idolâtre versé dans des sciences pour certaines réelles et d'autres plus occultes. Moïse en bénéficia en outre dans son éducation car il fut élevé comme le fils de la fille de Pharaon. Pour Sodome, le sens spirituel est plus lié au caractère même de ses habitants, à savoir leur méchanceté. Cela est particulièrement évident dans le verset de Jérémie 23:14 : "Mais dans les prophètes de Jérusalem j'ai vu des choses horribles; ils sont adultères, ils marchent dans le mensonge; Ils fortifient les mains des méchants, afin qu'aucun ne revienne de sa méchanceté; Ils sont tous à mes yeux comme Sodome."
Le contexte du passage de Rev.11:9 précité, révèle que les deux prophètes tourmentent la Terre par leurs actes et paroles et qu'ensuite, la bête qui monte de l'abîme leur fera la guerre et les tuera. Comment comprendre la nature de cette bête ? Comme on l'a déjà vu dans Daniel, la bête est un symbole politique dans la bible ou tout au moins de gouvernance. Le nombre deux est tout aussi symbolique car il fallait deux témoins d'après la loi mosaïque pour porter crédit à une accusation. Le fait que la bête disparait momentanément est un indice, de même le fait que sa réapparition réjouisse les habitants de la Terre. Cette même bête dans son dogmatisme cherche à réduire à néant tout témoignage visant à montrer le caractère éphémère de sa domination. Toute personne remettant en cause le bien-fondé de son autorité n'a aucun avenir dans ce monde et sera muselée, exposée à un état de mort spirituelle. Mais c'est sans compter avec le pouvoir libérateur de Yahwah, qui rétablit ses serviteurs et les ressuscitent (ici symboliquement). Bien que ce processus se soit répété maintes fois au cours de l'histoire, l'Apocalypse semble désigner une période finale qui durera 3 ans et demi ou 42 mois. Cette période est à rapprocher de celles évoquées par Daniel dans les derniers chapitres de son livre (ex: Dan.7:12).
Egalement intéressant est le fait que, d'après l'apôtre Paul, les hébreux fuyant l'Egypte ont été baptisés (symboliquement) par leur passage à tra:vers la mer rouge. Autrement dit, le baptême chrétien correspondrait ainsi à la fuite symbolique du pays d'Egypte moderne. A noter que les Hébreux fuyant l'Egypte n'étaient pas sortis d'affaire pour autant, puisqu'ils ont erré dans le désert pendant 40 ans ! Mais ils étaient nourris par une manne miraculeuse. On peut donc aujourd'hui survivre dans un désert spirituel grâce au pain du ciel qu'est Jésus.
Que signifie "sortir de l'Egypte" ?
L'Egypte dans la Bible, va bien au delà de la notion de ce qui est profane. C'était un pays idolatre dans lequel les enfants d'Israel étaient esclaves, symboliquement dans les fers. Dieu s'exprime en ces termes à ce sujet dans la Thora ou Pentateuque : Je suis YHWH ton Dieu qui t'ai fait sortir de l'Egypte, de la maison des esclaves. Tu n'auras pas d'autres dieux devant moi. Tu ne te feras pas de statue, ni aucune forme de ce qui est dans le ciel, en haut, de ce qui est sur la terre, en bas, ou de ce qui est au-dessous de la terre, dans les eaux." Ex.20:2-17
En parlant de Moise, Paul s'exprime ainsi : "aimant mieux être maltraité avec le peuple de Dieu que d'avoir pour un temps la jouissance du péché, regardant l'opprobre de Christ comme une richesse plus grande que les trésors de l'Egypte, car il avait les yeux fixés sur la rémunération." Heb.11:25,26
La terre promise, c'était le paradis que les juifs devaient s'imaginer après avoir quitté l'Egypte. Cette promesse était donc la liberté attendue par ce peuple et l'assurance de bénéficier de la justice de manière impartiale devant la seule Loi de Dieu. Cette égalité ne ferait pas disparaître les distinctions, mais celles-ci seraient faites par la juste rétribution du mérite, du moins à la condition que le peuple ne dévia pas de la route fixée par Dieu.
C'est du moins ce que la théorie de la Loi prévoyait, mais Salomon reconnaîtra plus tard que temp et évènements imprévus arrivent à tous. Eccl.9:11
Jésus confirmera cette interprétation en disant que DIeu fait tomber la pluie sur les bons et les méchants. Mar. 5:45
Les Chrétiens sont conscients, par conséquent, que la vraie terre promise, la vraie sortie du désert, ne se fera que par la venue du Christ et l'instauration de son royaume.
בְּמִצְרָיִםבְּמִצְרָיִם