Evangile ou Bonne Nouvelle
Evangile vient du mot grec ευαγγελια signifiant "Bonne (ευ=bien) nouvelle (αγγελια=message)".
Dans les évangiles, la première référence à cette idée est donnée par l'ange Gabriel (le mot ange : αγγελος signifie d'ailleurs "messager"). Il annonce la naissance de Jean le Baptiste à un couple de personnes déjà agées, ce qui est récurrent puisque Abram et Sarah avaient bénéficié du même service bien des siècles auparavant pour la naissance de leur fils Isaac (Gen. 17:16-19). Peut-être que la proximité de l'ange est nécessaire à ce genre de procréation extraordinaire.
Un autre type de bonne nouvelle est présenté sous la forme du verbe "annoncer une bonne nouvelle" (ευαγγελιζω) ; particulièrement dans le livre d'Esaïe 52:7 où dans la version de la bible des Septante*, il est annoncé : "qu'ils sont beaux sur les montagnes, les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles, qui publie la paix,..., qui publie le salut ! de celui qui dit à Sion : ton Dieu règne"
Lorsque Jean le baptiste depuis sa prison (il fut enfermé par Hérode) envoie ses disciples vers Jésus pour savoir s'il est bien le Messie attendu, ce dernier lui répond : "Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent et les morts ressucitent, et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres". Jésus était donc le messager d'une bonne nouvelle, laquelle ? - Le Royaume des cieux (ou de Dieu) s'est approché de vous - (ex: Luc 1:19). En étant le roi promis, il était bien placé pour annoncer cette proximité. A d'autres moments, il parle de l'avènement du fils de l'homme (Mat.2437) ou de trône de gloire (Mat.24:31). L'Apocalypse parle de "Royaume du monde" remis à Dieu et à Christ "et il doit régner à tout jamais" (Rev.11:15). "Les nations se sont irritées et ta colère est venue, et le temps est venu de juger les morts, de récompenser... et de détruire ceux qui détruisent la Terre" (Rev.11:18) Les songes messianiques de Daniel montrent que "Le règne, la domination, et la grandeur de tous les royaumes qui sont sous les cieux, seront donnés au peuple de saints du Très-Haut. Son règne est un règne éternel, et tous les dominateurs le serviront et lui obéiront." (Dan.7:27) A Pilate qui demanda à Jésus "D'où es-tu ?" Il répondit d'ailleurs : "Tu n'aurais sur moi absolument aucun pouvoir s'il ne t'avait été accordé d'en haut" (Jean 19:8-11)
Faut-il s'étonner de voir les disciples poser donc cette question à Jésus avant qu'il ne s'éclipse vers d'autres cieux ? "Seigneur, est ce en ce temps-ci que tu rétabliras le royaume d'Israël ?" (Actes 1:6) Il répondit : "Ce n'est pas à vous de connaître les temps et les moments que le Père a placé sous sa propre autorité". Ce qui rejoint son commentaire, antérieur à son exécution : "Quant au jour et à l'heure, personne ne les connait, ni les anges, ni le fils mais seulement le Père" (Mat.24:36)
Mais cette bonne nouvelle l'est-elle pour tout le monde ? Certainement pas ! Pour les justes, les pauvres qui souffrent injustement mais qui persévèrent dans la voie de l'équité en fondant leur espoir sur Dieu, oui. Pour ceux qui profitent injustement de la situation, c'est plutôt le coucher du soleil, qu'un ciel sans nuage ! (on va dire ça comme ça !)
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*) Septante : version traduite de l'Hébreu à Alexandrie (Egypte) par des Juifs exilés entre les 3ème et 1er siècles avant JC [en 332 avant JC, Alexandre le Grand conquiert l'Egypte et fonde Alexandrie. A sa mort, ses 4 généraux se partagent l'empire et Ptolémée prend l'Egypte, il s'y proclame roi en 323 et sa dynastie y restera jusqu'en 30 avant JC lorsqu'il sera délogé par Octave (le futur empereur romain Auguste)].