Gouvernance

Le titre de cet article est volontairement Gouvernance et non pas Gouvernement, car on peut être gouverné de différentes manières et dans divers domaines. La racine de ces deux mots provient du verbe latin gubernare, lui-même dérivé du verbe grec kubernân (piloter un navire ou un char) qui fut utilisé pour la première fois de façon métaphorique par Platon pour désigner le fait de gouverner les hommes. Je fais la distinction entre ces deux mots de par la nuance importante que ces deux termes ont pris ces derniers temps ; on désigne en effet par Gouvernement une institution bien établie et par Gouvernance l'art ou la manière de diriger ou d'organiser les choses.

Bilan :

Si on s'exerce à une analyse sur les modes de gouverner sur Terre, dans le temps et dans l'espace géographique, on peut affirmer que la diversité a été de mise. On a connu et on connait encore tout et son contraire : Monarchies (constitutionnelles ou non), Républiques, Démocraties (socialistes ou libérales), Empires, Dictatures, Collectivismes, Théocraties...

De manière intuitive, on sent bien que plus la gouvernance est libérale (c'est à dire centrée sur la tolérance des intitiatives privées), plus s'accroit l'instabilité, et plus la gouvernance est autoritaire, plus elle engendre frustrations, corruptions et contournements. Dans les deux cas, on observe la dilution des énergies individuelles dans un gel de réseaux structurés multiples.

Fondamental :

Dans cet article qui se veut spirituel, on ne tiendra pas de discours politique pour soutenir telle ou telle thèse sensée régir notre quotidien. Au delà de toute polémique, on se focalisera sur des aspects religieux sensés nourrir notre clairvoyance spirituelle.

Le fondamental, c'est cela, reconnaître que nous avons des limites et que nous avons besoin de la nourriture qui vient de Dieu. La nourriture physique, pour nous maintenir physiquement, est issue d'un processus ne pouvant provenir du néant et dont le mystère fait l'objet des recherches des plus grands physiciens (au delà du Big Bang, théorie du tout, etc...). La nourriture spirituelle est essentielle, si on se réfère aux paroles du Christ affamé dans son jeûne du désert. Satan lui suggéra de changer, en tant que Fils de Dieu, des pierres en pain, mais Jésus répondit que l'homme ne devrait pas se nourrir de pain seulement mais de toute parole provenant de l'Eternel (ou Yahwah).

Origines :

Une seule Loi, ça fait réver ! C'est pourtant la seule contrainte du premier couple, ne pas toucher à l'arbre de connaissance du bien et du mal. L'homme était nu mais ne s'en rendait pas compte. Il avait une Loi. Le jour où il la transgressa, il n'en avait plus et se sentit soudain très nu. Le mot hébreu utilisé pour "nudité" caractérise aussi le mot "ruse" du serpent ; or nous savons qu'un serpent mue, et cette inconstance de cette peau renvoie à la ruse. En somme, l'habit ne fait pas le moine.

Des vêtements de peau, oui, le premier couple s'était revêtu de feuilles de vigne mais c'est Dieu qui lui fit de la haute couture !

A noter que, il aurait pu lui faire des vêtements synthétiques, non, c'est l'animal qui fut choisi. Lorsque Dieu fait quelque chose, c'est rarement fait au hasard, ce qui porte en l'occurence, enseignement. En effet, l'homme qui jusque-là était nu, une page blanche (tout était à écrire), ne fut pas revêtu d'un vêtement éclatant (comme celui des anges) mais d'une nature plus terre à terre, celui d'une bête. Comment se manifeste l'autorité dans le monde animal ? Essentiellement par la force, le combat, la lutte.

L'homme avait choisi de céder au désir, ce qui lui ouvrit des perspectives nouvelles mais aussi funestes. La découverte d'une limite franchie, le transporta dans l'inconnu de la responsabilisation de ses actes, de la prise de conscience de son état, de ses limites et de la nécessité de s'adapter à une vie sauvage. De domestique, il retournait à une nature sauvage.

On en connait les conséquences ! Toutefois, Dieu s'octroya d'y mettre le holà à plusieurs reprises et on citera deux cas : le déluge puis Sodome et Gomorrhe. Ce qui nous reste, à l'état naturel, de l'image de Dieu, c'est la conscience. L'homme est aussi doué d'intelligence et celle-ci se trouve dévoyée lorsque la conscience est annihilée. La bestialité dans toute sa violence peut alors se déchaîner avec toutes sortes de dimensions destructrices qui vont au delà de ce que peut générer un animal, d'où la spirale dangereuse que Dieu se permet d'avorter.

Jésus fit cette remarque à un moment : "Pourquoi m'appelles-tu bon ? Un seul est bon, votre père qui est dans les cieux". Dieu voit donc les conséquences à long terme et donne des directives, les anges les exécutent.

Pourquoi Abram fut-il choisi ? En raison de sa vertu et de sa fidélité. Contrairement à ses contemporains, il n'était pas idolâtre et se rappelait du Dieu qui avait sauvé ses ancêtres. Résultat, l'Eternel fit une alliance avec lui, pour une descendance (légitime : les juifs par Isaac et non légitime mais bénie aussi : par Ismaël), la légitime devant aboutir au Messie par lequel toutes les familles de la Terre seraient bénies.

Lorsque Dieu donna la Loi aux Juifs par Moise, il ne leur donna pas de roi. La société hébraique était régie par la loi et les lévites ainsi que par des juges. Ce n'est que beaucoup plus tard que le peuple insista pour etre dirigé par un roi pour faire comme les autres nations. A cette occasion, par l'entremise du prophète Samuel, Dieu averti son peuple des conséquences néfastes que cela ne manquerait pas d'avoir.

 L'Eternel, le dieu des monothéistes, n'est donc pas pour la monarchie ; est-il donc pour une autre forme de gouvernement humain ?

Le Christ parlait souvent d'un royaume, n'y a t-il donc pas un roi dans ce royaume ? La révélation ne le montre t'elle pas chevauchant vers la victoire ? Oui mais...

La vision du Christ :

Pour le Christ, lui et ses disciples ne faisaient pas partie du Monde. Ils ne devaient donc pas lutter pour un parti contre un autre dans sa manière d'être gouverné. Une réplique non équivoque à ses disciples est celle leur montrant que les dirigeants de ce monde sont honorés en fonction de leur grade, mais Jésus de leur dire qu'il ne doit pas en être ainsi parmi eux mais que le plus grand est le serviteur de tous et qu'ils devaient être tous frères égaux.

A un moment, ils leur dit que le royaume ne viendrait pas de manière à s'imposer à l'observation mais que "comme l'éclair jaillit de l'Orient jusqu'en Occident, ainsi sera l'avènement du Fils de l'homme (Jésus)". Il ne faut pas voir dans cela la suprématie d'une religion par rapport à d'autres à un moment donné (les religions ont aujourd'hui bien plus de sang sur les mains que la religion Juive n'en avait lorsqu'elle fut rejetée par Dieu en 70 de notre ère, même si certaines essaient de se faire pardonner ou de le faire oublier en multipliant les déclarations). Il doit s'agir d'une prise de conscience planétaire de l'identité humaine par rapport à quelque chose de beaucoup plus grand. Au fur et à mesure que la connaissance grandit, on voit les choses différemment. On devient capable d'appréhender des problématiques plus vastes et dont les implications sont universelles.

Les créatures célestes de la Révélation ont des yeux sur toute la surface du corps, ce qui sugère que leurs sens sont plus développés, que nombre de choses qui nous échappent peuvent être vues. Les lois sont faites pour guider, pour freiner, voire emprisonner ceux qui les transgressent mais que dire d'un Monde où tous seraient respectueux du bien d'autrui ? Une bonne conscience et le respect des paroles inspirées de Dieu suffiraient pour que l'ordre perdure. Cela nécessite une adhésion de l'esprit et du coeur à la source infinie de la vie qui rêgne dans l'univers. Notre corps animal et notre esprit divin fusionnent dans une identité de notre personne, notre âme. Nous devons alors nous poser cette question essentielle : voulons-nous que celle-ci demeure ou qu'elle soit jetée au feu ? Tout dépend de ce qui la gouverne.

Le conseil et la délégation :

Tout suggère dans la bible une solution temporaire à structure pyramidale mais non dirigée par une personne unique sur Terre. La tête de cette pyramide c'est le Christ ayant le pouvoir de Dieu. N'y a t-il pas eu douze apotres et vingt quatre viellards ne sont-ils pas décrits dans l'Apocalypse ? La ville céleste décrite dans la Révélation n'est-elle qu'une figure de style ? Moise en écoutant le conseil de Jethro n'a t-il pas non plus établi des chefs de 1000, de 100, de 50 et de 10 ? (Ex.18:13-26). Par contre, ce que suggère cette vision, c'est clairement une gestion unique des affaires. De là, une question : serait-il possible de n'avoir qu'une gouvernance et qu'une monnaie pour toute l'humanité ? Il faudrait alors que chaque peuple abandonne une partie de ses prérogatives au profit d'une seule administration mondiale. Mais n'est-ce pas la question que se pose l'Europe en formation, solution qui s'est imposée pour éviter les conflits résurgeants entre nations voisines ? Mais cela entraine illico l'adhésion de tous à un modèle et implique donc une forme de soumission raisonnée à ce type de gouvernance.

L'homme y parviendra t-il ou le lui imposera t-on ? Ou ce qui revient au même, "Le fils de l'homme trouvera t-il la foi sur la Terre quand il reviendra ?". La question reste posée...