La prêtrise
Il fut des temps très reculés où la prêtrise n'existait pas sur terre. En effet, bien que l'on retrouvât des vestiges de vénérations mystiques lointaines telles que ceux des lieux de l'île de Pâques ou de Stonehenge dont les datations ne paraissent pas plus anciennes que l'évènement du déluge daté dans la Bible, rien n'indique que des prêtres établis officiaient des cérémonies spécifiques.
L'antiquité
Peu à peu, tous les peuples se mirent à avoir des croyances mais il est intéressant de noter que beaucoup de similitudes, que ce soit dans les dogmes, les traditions ou les mots utilisés dans leurs cultes (même druidiques celtes ou germains), ont été trouvées. La plupart de ces points communs le sont aussi avec toutes sortes de croyances ayant été mises à jour par les archéologues dans l'antique citée de Babylone ; or, c'est de là que d'après la Bible, les langues ont été confondues et que les peuples se sont séparés, ne se comprenant plus. Il n'est pas difficile de concevoir qu'ils aient emporté avec eux, à ce moment-là, leurs conceptions déistes agrémentées de florilèges cultuels. Un livre bien connu et rédigé en 1853 par un certain Alexandre Hislop fait état de toutes ces relations religieuses. Cet ouvrage intitulé "Les deux Babylones" fait un parallèle entre les différentes croyances et pratiques en vogue à différentes époques et montre que l'église catholique romaine a absorbé le paganisme issu de l'antique Babylone en lui façonnant une nouvelle identité chrétienne.
Les prémices de la prêtrise dans la Bible
Eve reconnut qu'avec l'aide de Dieu, elle avait conçu un homme. Abel sacrifiait des animaux à Dieu. Hénoch fut soustrait de son vivant à sa génération.
Abraham ne vénérait pas les faux dieux de la ville d'Ur mais conservait la vraie foi ancestrale. Le premier personnage cité dans la Bible officiant officiellement en tant que prêtre pour le compte de l'Eternel n'était pas juif bien qu'il ait vécu en Palestine aux environs de Jérusalem (Salem à l'époque), il s'agissait de Melchisédek (Gen.14:18). Ensuite, lorsque le peuple juif se retrouva en Egypte, il fut confronté à la prêtrise égyptienne. Cette dernière, en relation avec le panthéon égyptien, s'apparentait plus à de la sorcellerie qu'à une prêtrise telle que nous l'entendons aujourd'hui.
La loi judaïque
La loi de Moïse instaura une prêtrise dans le culte de Yahwah. Dans le désert un tabernacle, comprenant des autels et des rites complexes dont les schémas et les détails furent complètement déterminés par l'Eternel, vit le jour. On se rappelle que le frère de Moïse, Aaron, fut désigné comme grand prêtre par Dieu lui-même (Ex.28:1). Dans le même chapitre, les vêtements des prêtres sont décrits et notamment, le pectoral carré avec ses douze pierres précieuses représentant les 12 tribus d'Israël. Le tabernacle comprenait surtout l'arche de l'alliance qui symbolisait la présence de Dieu.
Lorsque les israélites sont arrivés en terre promise, ils continuèrent scrupuleusement à observer ces ordonnances jusqu'à ce que David, roi d'Israël, décida de construire un Temple conforme à ce modèle. Yahwah ne lui permit pas de le faire en raison du sang qu'il avait versé sur les champs de bataille. Ce fut Salomon qui réalisa cette tâche gigantesque (le temple de Jérusalem ne pouvant êtrequ'un temple bâti par un roi de paix). La prêtrise y fut perpétuée jusqu'à l'exil à Babylone au 6ème siècle avant notre ère et la destruction du premier temple. A leur retour, les juifs reconstruirent le temple qui fut à nouveau profané par les grecs qui voulaient imposer le culte de Zeus. Les guerres Maccabées (170-140 av.JC) non relatées mais prophétisées dans la Bible visèrent à libérer le culte juif de cette aggression.
La prêtrise hébraïque prit définitivement fin en l'an 70 de notre ère lorsque les romains détruisirent le temple d'Hérode et emmenèrent en exil à Rome nombre de juifs rescapés du siège de Jérusalem mené par Titus (1100000 morts, 97000 captifs et à priori, 700 déportés avec le butin du temple). Après le sac de Massada en 73, une forteresse inaccessible où les forcenés s'entretuèrent plutôt que de se rendre, la guerre prend fin. Ce sont principalement les juifs emmenés en esclavage qui construisirent le Colisée de Rome et qui vinrent enrichir la diaspora de cette ville.
L'institution de la prêtrise dans l'église catholique
Il est intéressant de noter que le terme prêtre vient du mot grec πρεσβύτερος / presbuteros qui signifie « ancien », en latin presbyter. Ce mot est à distinguer du terme grec Eπίσκοπος / episkopos qui veut dire « surveillant » en latin episcopus. Un troisième mot est utilisé chez les premiers chrétiens, celui de diacre du grec διάκονος / diakonos, ou « serviteur ». Chez les premiers chrétiens, les deux premiers termes désignent les mêmes personnes mais au concile de Nicée, on voit que le prêtre doit être ordonné par trois évèques (un seul exceptionnellement), qui se trouvent être dès lors des successeurs des apôtres ; les serviteurs ou diacres sont plutôt des aides, appelés à gérer les biens matériels de l'Église naissante. Etienne et Philippe, cités dans les Actes en sont des exemples. D'ailleurs, cette distinction n'était pas seulement attribuée à des hommes ; l'apôtre Paul, dans sa lettre aux romains, (Rom.16:1-2) recommande "Phoébé notre soeur, qui est diaconesse de l'Église de Cenchrées". A l'origine, les anciens eux, n'avaient qu'un rôle de pasteur (faire paître le troupeau de Dieu) et n'avaient pas cette acception de rôle liturgique ou de confesseur, tel qu'on le voit aujourd'hui dans l'église catholique.
Jésus, le Grand Prêtre
Dans sa lettre aux Hébreux, Paul explique longuement l'analogie entre la prêtrise selon la Loi de Moïse et celle de la nouvelle alliance.
"Puisque nous avons un tel grand prêtre souverain qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, restons attachés à notre confession." Heb. 4:14
"Il est devenu cause de salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent, parce qu'il a été expressément appelé par Dieu grand prêtre à la manière de Melchisédek." Heb. 5:9,10
Un royaume de prêtres (to be continued)
"A celui qui nous aime et qui nous a délivré de nos péchés par son sang, et qui a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu son Père..." (Rev.1:6)
"Tu as fait d'eux un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils règneront sur la Terre." (Rev.5:10)
"Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection! La seconde mort n'a point de pouvoir sur eux; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ pendant mille ans" (Rev.20:6)
Les chrétiens sont des prêtres ou sacrificateurs dans le sens où ils présentent à Dieu, dans son temple spirituel, des sacrifices en relation directe avec le sacrifice de Jésus Christ, l'agneau de Dieu. Il est intéressant de noter que dans les Nombres 28:7, par exemple, une libation de vin devait être versée dans le lieu saint en association avec le sacrifice de l'agneau pascal. Tant et si bien qu'il est aisé de faire la relation entre le sacrifice du Christ, mis en exergue lors de son repas du soir ou cène (Pain et Vin représentant Chair et sang), et les dons de pain (sans levain) et de vin liés au sacrifice. C'est la raison pour laquelle les disciples sont assimilés à faire partie du corps de Christ, en étant également Prêtres comme le Grand -Prêtre qui n'est autre que Jésus ressuscité. Citons donc le verset de la lettre de Paul aux Corinthiens : "Ne savez-vous pas que vos corps sont membres de Christ ? Prendrais-je donc les membres de Christ pour en faire les membres d'une prostituée ? Loin de là. Ne savez-vous pas que celui qui s'attache à la prostituée est un seul corps avec elle ? Car il est dit que les deux deviendront une seule chair.Mais celui qui s'attache au Seigneur est avec lui un seul esprit...Car vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et votre esprit qui appartiennent à Dieu." ICor.6:15-20 ; Rom.12:5.
"cette espérance, nous l'avons comme une ancre pour l'âme, sûre autant que ferme, et elle pénètre à l'intérieur du rideau, là où est entré un précurseur, Jésus, qui est devenu pour toujours grand prêtre à la manière de Melchisédek." Heb. 6:19,20 (Le rideau séparait le Saint du Très Saint dans le Temple, et le grand prêtre n'y accédait qu'une fois par an pour présenter à Dieu le sang de l'agneau sacrifié à Pâques en rémission des péchés du peuple.)