La raison du sexe

On connait l'adage qui dit : "Le coeur a ses raisons que la raison ignore" et qui est censé signifier que l'amour peut être si fort qu'il efface la raison si bien qu'il rend aveugle quant aux défauts de l'être aimé. Certains diront que c'est peut-être bien ainsi car si on en était conscient, aucune union ne se ferait. Sans entrer dans des polémiques à ce sujet, on peut simplement se demander si lorsque l'amour n'est pas inspiré par des qualités réelles, il ne s'agirait pas tout bêtement d'une attraction (plus qu'une attirance) sexuelle. Le sentiment amoureux propre à la jeunesse est propice aux envolées lyriques mais se termine souvent par un désenchantement. On pourrait donc reformuler l'adage précédent en "L'attirance sexuelle a ses raisons que la raison ignore".

On peut rappeler que la sexualité a existé bien avant l'arrivée de l'homme sur Terre. La reproduction ne se fait pas toujours de cette manière que ce soit dans le rêgne végétal ou animal. Mais le principe de la division sexuée des espèces entre mâle et femelle existe depuis longtemps.

Dans le récit de la génèse, il est curieux de voir l'homme formé à l'image de Dieu, c'est à dire à celle d'un esprit. L'apparition de la femme, issue d'une "côte", mais les rabins opteraient étymologiquement plutôt pour le "coté" d'Adam, serait venue séparer les natures masculines et féminines (les 2 cotés) intrinsèques à la nature du premier homme (pas des primates mais de l'homme doué de facultés spirituelles et mis dans le jardin). Les esprits, on le sait, n'ont pas de sexe. Ainsi, Jésus dit qu'à la résurrection, les humains ne se donneraient pas en mariage car il ne seraient pas mortels tout comme les anges du ciel (Luc 20:34-36).

Il demeure que la sexualité, quoiqu'on en dise, est toujours très liée à la fonction de reproduction. Ainsi, au premier couple, la divinité déclare "croîssez et multipliez et remplissez toute la Terre" (Gen.1:28). Il est tout à fait normal donc que l'instinct de reproduction aiguise notre appétit par le moyen de nos 5 sens.

A l'heure où l'humanité se pose des questions concernant ce qui est normal ou anormal en matière de sexualité, il est bon de savoir à quoi s'en tenir pour notre salut. Concernant notre appétit culinaire, on a trouvé normal de se fixer des règles (ex: 2 ou 3 repas par jour). Il ne viendrait pas à l'esprit de s'empiffrer toute la journée sous prétexte qu'on aime ça ! De même, la sexualité n'est pas néfaste pour l'organisme si elle est régulière, autrement dit régulée. C'est d'ailleurs la raison d'être du mariage : deux êtres qui s'entendent s'unissent pour une intimité normalisée par leur entente mutuelle (Gen.2 24;Marc 10:7,8).

Le fait qu'on doive s'attacher à une seule personne pour former un couple ne veut pas dire que l'on ne puisse pas éprouver des sentiments plus ou moins forts pour d'autres personnes au cours de la vie. Pour le chrétien, ce n'est pas une raison pour céder à l'envie d'un rapprochement sexuel. L'objectif du chrétien est de s'élever vers les sphères spirituelles et non de se laisser aller vers une dégradation de son esprit. D'où les exortations de Paul à fuir le désir ou les plaisirs de la chair pour se consacrer au feu de l'esprit (Rom.8:5-8). "Marchons avec décence, comme en plein jour, non pas dans les orgies... dans le commerce charnel illicite ni dans l'inconduite... Mais revêtez le Seigneur Jésus Christ, et ne combinez rien d'avance pour satisfaire les désirs de la chair." Rom.13:13,14

D'ailleurs, bien que le célibat ne soit pas un dogme de la bible, celui-ci a été encouragé par Paul "il est bon pour l'homme de ne pas toucher de femme". (ICor.7.1). Jésus a donné un avis sur la question : "il y a des eunuques qui se sont rendus tels eux-mêmes, à cause du royaume des cieux. Que celui qui peut comprendre comprenne." Mat. 19:12. "Celui qui est marié s'inquiète des choses du monde, des moyens de plaire à sa femme" (I Cor.7:32,33). Paul assimila les relations génitales entre homme et femme à de la distraction I Cor.7:35 si bien que si le Chrétien "a pouvoir sur sa propre volonté, et a pris cette décision en son coeur de garder sa virginité, il fera bien." I Cor.7:37

Que dire donc des nouvelles législations en vogue concernant le mariage des homosexuels ? La motivation du législateur semble être de donner les mêmes droits à tout le monde. Mais ce souci d'égalité ne risque t-il pas de brouiller des repères qui ont un bien-fondé, d'estomper les vrais différences entre normalité biologique et moeurs en vogue pour une minorité  ? La Loi de Moïse voyait ces relations comme étant abjectes et les écritures chrétiennes sont explicites quant au caractère obscène et condamné de ces pratiques les qualifiant d'égarements (Rom.1:27). A l'époque d'Abraham, Sodome fut détruite principalement à cause de ce type de déviance (l'explication faite en Jude 7 est explicite et a eu lieu pour nous servir d'exemple I Cor.10:11 d'après Paul, ancien Pharisien de la loi juive).

Ainsi, Paul déclare en I Cor. 6:9 : "Ne vous laissez pas égarer. Ni fornicateurs, ni idolâtres, ni adultères, ni hommes qu'on entretient à des fins contre nature, ni hommes qui couchent avec des hommes, ni voleurs, ni gens avides, ni insulteurs, ni extorqueurs n'hériteront du royaume de Dieu."

Il n'est bien-sûr pas contestable que certains humains soient différents et que cela soit toléré par Dieu. Les handicappés existent aussi et on fait ce qu'il faut pour qu'ils ne se sentent pas lésés, mais nous viendrait-il à l'esprit de penser que leur condition est tout à fait normale ou de les faire concourir dans les mêmes compétitions sportives que des sportifs disposant de toutes leurs facultés physiques ? Non, on crée plutôt des conditions qui dérogent à ce qui nous paraitrait malsain ou déloyal. Le remède choisi dorénavant revient à donner des drogues encore plus dures à un drogué au lieu de l'encourager à se faire désintoxiquer, voire même à favoriser une cohabitation malsaine risquant d'intoxiquer des personnes saines (sans parler des enfants).

Pour un chrétien qui aurait des tendances homosexuelles, la solution, c'est clair, ne passe pas par une normalisation de ces pratiques mais par la foi qui, en se développant, peut déplacer des montagnes (au dire de Jésus). Ce faisant, Il acquerra une personnalité d'un prix inestimable lui donnant accès à l'incorruptibilité (ICor.15:50). Saint est à l'esprit ce que sain est au corps. Nous ne sommes pas à l'abri des maladies mais il faut se soigner pour vivre en bonne santé. Evitons donc de penser que la raison du plus fort est toujours la meilleure et donnons à la raison toute sa dimension humaine et spirituelle.

D'autre part, on peut affirmer que ce n'est pas parce qu'une chose existe qu'elle est bonne du point de vue de Dieu. Ainsi, lorsque Dieu doit se révéler au peuple de par Moïse au mont Sinaï, le peuple a l'injonction de se purifier et les hommes de ne pas s'approcher de femmes, sous peine de mort, alors que par ailleurs, la polygamie est temporairement tolérée. La loi ajoutera d'ailleurs nombre de règles sexuelles à respecter et notamment des délais d'impureté, par exemple après l'émission de sperme ou lorsque la femme a ses règles : "Dites aux Israélites: Tout homme atteint d'un écoulement génital est impur." (Lévitique 15:2) "La femme qui a un écoulement de sang restera sept jours dans sa souillure menstruelle. Quiconque la touche sera impur jusqu'au soir." (Lévitique 15:19) "Et Onan savait que cette semence ne serait pas à lui (son frère étant décédé), et il arriva que quand il alla vers la femme de son frère, il le répandit sur la terre afin de ne pas donner de semence à son frère. Ce qu'il faisait déplut au SEIGNEUR, qui le fit aussi mourir." (Genèse 38:9,10). Le même point de vue est rappelé par Jude par exemple, Jude 23 : "Continuez à faire miséricorde à d'autres, mais avec crainte, haïssant jusqu'au vêtement de dessous sali par la chair".

Pour le Chrétien qui est constamment exposé au monde dans lequel il baigne, la parole suivante de Paul peut l'aider au discernement et à la vigilance : "Toutes choses me sont permises ; mais toutes choses ne sont pas avantageuses. Toutes choses me sont permises mais moi, je ne permettrai à rien d'avoir pouvoir sur moi."

Faisons notre cette parole de Paul : "Car ce que Dieu veut, c'est votre sanctification, que vous vous absteniez de la fornication; que chacun de vous sache posséder son propre vase dans la sanctification et l'honneur, non dans l'appétit sexuel empreint de convoitise, tel qu'il existe aussi chez ces nations qui ne connaissent pas Dieu." I Thess.4:3-5

Les personnes de confession juive pensent et à juste titre que la famille est une bénédiction de Dieu. L'homme n'a pas été conçu pour être seul mais pour partager avec ceux qu'il aime. Par contre, quelqu'un qui est célibataire, dans le cas où ce n'est pas pour des intentions malsaines, n'est pas rejeté par Dieu. Nombre de passages des écritures hébraïques montrent que des personnes se sont consacrées au service de Dieu sans fonder de famille. Même Dieu l'encourage en Esaïe 56 : "Et que l'eunuque ne dise pas: 'Voici, je suis un arbre sec.' Car voici ce qu'a dit Yahvéh aux eunuques qui gardent mes sabbats et qui ont choisi ce à quoi j'ai pris plaisir, et qui saisissent mon alliance ; 'Je leur donnerai dans ma maison et dans mes murs un monument et un nom, quelque chose de meilleur que des fils et des filles. Je leur donnerai un nom pour des temps indéfinis, un nom qui ne sera pas retranché'." Esaïe 56:3,4

Ce passage n'est pas sans rappeler celui de l'apocalypse au chapitre 2 verset 17 : "A celui qui vaincra je donnerai de la manne cachée, et je lui donnerai un caillou blanc; et sur ce caillou est écrit un nom nouveau, que personne ne connaît, si ce n'est celui qui le reçoit."

Cela peut paraître incompréhensible pour celui qui ne cherche à se faire valoir que par des propriétés matérielles. Ici, il s'agit d'un nom, une propriété immatérielle. Comme le dit Jésus, suite à ses paroles que nombre de juifs trouvaient choquantes ("ma chair est vraie nourriture et mon sang est vraie boisson." Jean 6:55), "C'est l'esprit qui donne la vie, la chair ne sert absolument de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie." Jean 6:63