Le Baptême
Ce thème me tient à coeur. En effet, cette pratique est née avec Jean le Baptiste et s'est perpétuée avec les premiers chrétiens. Nulle autre religion ne la pratique et pour cause, je vais m'en expliquer...
Si on se réfère à Wikipedia, on trouvera une origine judaïque au baptême, mais cette pratique de purification par l'eau dans le judaïsme (mikvé) n'a pas grand chose à voir avec la vision chrétienne. En effet, la Loi de Moïse décrétait certaines obligations de se baigner dans l'eau, notamment pour les prêtres ou après certaines impuretés (règles pour les femmes, et émission de semence pour les hommes). La loi avait pour but de mettre en évidence l'impureté de l'homme vis à vis de Dieu, sa culpabilité, et la seule rédemption possible consistait à passer par les rites sacrificiels de la Loi.
Jean le Baptiste, lui, prêchait le baptême comme symbole de repentance. Ceux qui acceptaient de s'immerger (origine grecque du mot baptiser), montraient ainsi à tous publiquement, qu'ils désiraient que Dieu efface leurs péchés comme en les lavant pour obtenir une conscience pure. Ce qui, reste assez proche de la perception judaïque de la Loi.
C'est la raison pour laquelle Jean n'a pas compris lorsque Jésus s'est avancé vers lui pour se faire baptiser. Jésus le rassura, en lui faisant comprendre que pour lui, ce baptême aurait une autre signification : "car c'est ainsi qu'il nous convient d'exécuter tout ce qui est juste !" Jésus accentuait alors plus l'attention des gens sur l'action positive qu'il fallait entreprendre (dynamique opérée par le baptème) que sur l'effacement d'une culpabilité personnelle. Une nouvelle vie attendait le chrétien, non pas personnelle et égoïste mais ouverte vers Dieu et les autres ("Aimes ton Dieu de toute ton âme et ton prochain comme toi-même").
Le baptême est un symbole complexe, il s'adresse forcément à un adulte. Le fait d'asperger un enfant avec de l'eau, soit-disant bénite, ne le sauve pas plus qu'une aspersion d'eau de toilette. Ce qui sauve, c'est la décision prise d'engager résolument sa vie dans la dynamique voulue par Dieu.
Mais le symbole du baptême ne s'arrête pas là. Dans les évangiles puis dans les lettres de Paul, on trouve des notions relatives à un baptême de feu. Paul parle de la traversée du Nil par Israël comme d'un baptême. Cela ne fait que réhausser la haute signification que revêt cet acte. Il révèle certaines choses cachées.
En vertu de quoi les israélites ont-ils été sauvés en Egypte ? En vertu de la foi. Ils ont mangé l'agneau pascal et mis du sang sur le montant des portes, ils ont cru en la parole que Moïse leur avait dite. Ils ont ensuite fui l'Egypte et les armées de Pharaon, mettant plus la foi en Dieu qu'en Pharaon et ses armées. Le Nil était une impasse, mais la foi a permis ce miracle du passage et ce qui devenait un passage pour ceux qui avaient foi est devenu un piège pour ceux qui s'acharnaient à vouloir anéantir la foi. Le fait que le lien entre baptême et foi soit très étroit est confirmé par Jésus tout au long de son ministère. Quand il guérissait, ne disait-il pas "Ta foi t'a sauvé !" ? Et comment avoir la foi ? Par le témoignage des choses de Dieu et par la prière. Ces choses sont révélées par l'esprit, et ne sont scrutées que par lui. En effet, ne nous arrive t-il pas souvent de voir ou d'entendre des choses sans les comprendre ? Mais c'est l'esprit qui ouvre l'intelligence. S'engager dans un chemin salutaire est une démarche de foi pour le chrétien, un combat vers une meilleure compréhension des réalités qui existent et qui pourtant ne sont pas immédiatement tangibles. Le baptème est le symbole du commencement de cette démarche.