Le respect
Le respect vient du latin respicere signifiant « regarder en arrière » et évoque l'aptitude à considérer ce qui a été énoncé et admis dans le passé, et d'en tirer les conséquences dans le présent. Ce mot peut être appliqué à une promesse, un contrat ou aux règles d'un jeu mais aussi à un individu dans un sens plus proche de l'estime.
Lorsqu'il est appliqué à une rêgle, ce mot est factuel dans le sens où il a une valeur binaire ; soit la chose est respectée, soit elle ne l'est pas. Lorsqu'il est appliqué à une personne, il se caractérise par une intensité variable selon la grandeur du sentiment d'estime éprouvé vis à vis de l'être considéré.
Dans la bible, on voit différentes formes de respect : envers une alliance, envers Dieu, ses parents, un maître, une institution ou un gouvernement ou une autorité.
Le Seigneur DIeu
On ne peut évoquer le concept de respect sans d'abord s'en référer à celui qui est dû à Dieu dans la Bible. C'est d'ailleurs le premier commandement donné à Israël au mont Sinaï : "Tu n'auras pas d'autre dieu devant ma face,..., je suis un dieu jaloux,..., Tu ne prendras pas le nom de Yah'wah en vain" (Ex20:3-7). Rappelé par Jésus, le premier commandement (inspiré de Deut6:4-5) est celui-ci : "Tu aimeras le seigneur, ton dieu, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit" et il poursuit "Et voici le second qui lui est semblable, tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Mat. 22:36-39).
Sans cette forme de respect, impossible d'entendre le murmure des paroles divines. Comme Dieu l'a montré à Elie, les miracles sont peut-être spectaculaires mais ils n'emportent pas une adhésion de coeur. Le passage de IRois19 est ici paraphrasé :
Un jour, Elie voulut rencontrer Dieu, alors il partit dans le désert. Il marcha longtemps, très longtemps. Puis il arriva à une montagne qui s'appelait l'Horeb ; on disait que c'est la montagne de Dieu. En haut de la montagne, il entra dans une grotte pour y passer la nuit. Alors Elie entendit : "Elie, pourquoi es-tu ici ?" Elie s'écria : "Je veux rencontrer Dieu !" La voix dit à Elie : "Sors de la grotte et reste sur la montagne. Dieu va passer." Alors, un vent violent se leva. C'était une tempête qui faisait tomber les arbres. Elie crut que c'était Dieu… mais Dieu n'était pas dans la tempête. Après la tempête, il y eut un terrible tremblement de terre qui fracassait les rochers. Elie crut que c'était Dieu… mais Dieu n'était pas dans le tremblement de terre. Après le tremblement de terre, un feu embrasa la montagne. Elie crut que c'était Dieu… mais Dieu n'était pas dans le feu. Après le feu, il y eut un souffle léger… léger. Un souffle de silence. Dieu était là. C'est ainsi qu'Elie comprit que Dieu n'est pas dans la tempête, le tremblement de terre ou le feu, mais qu'il est présent dans le souffle secret de la vie.
Non moins spectaculaire dans ses propos, la révélation dit ceci : "Tu es digne, notre Seigneur et Dieu, de recevoir la gloire, l'honneur et la puissance, car tu as créé toutes choses et c'est par ta volonté qu'elles ont existé et ont été créées.(Rev.4:11)
"Digne est l'agneau qui a été immolé, de recevoir le pouvoir, la richesse, la sagesse, la puissance, l'honneur, la gloire et la bénédiction" (Rev.5:12).
La famille
"Honore ton père et ta mère, pour que ta vie dure sur le sol que te donne le Seigneur" (Ex.20:12)
A ces paroles, Jésus rappela également ces termes de la loi judaïque "Car celui qui maudit père ou mère devra assurément mourir" (Mat.15:4).
Entre époux devrait exister un respect mutuel, ce qui évite une dégradation des relations. L'apôtre Pierre s'exprima ainsi :"Maris, aimez vos femmes en étant compréhensifs, leur témoignant de l'honneur comme à un vase plus faible" (IPi.3:16).
Jésus a répondu aux dignitaires juifs qui le questionnaient au sujet des motifs de répudiation des femmes que le seul motif valable était celui de l'adultère. (Mat.19:3-9).
"La femme n'est pas sans l'homme, ni l'homme sans la femme. Car de même que la femme vient de l'homme, de même aussi l'homme est par la femme, mais tout vient de Dieu" I Cor.:11,12
Aux parents Paul exorte ceux-ci à ne pas provoquer leurs enfants de peur qu'ils ne se découragent. (Col.3:21).
Les personnes agées
La loi divine donnée aux hébreux est claire : "Tu te lèveras devant les cheveux blancs et tu honoreras la personne du viellard. Tu craindras ton Dieu. Je suis Yah'Wah" (Lev.19:32).
Les autorités en général
Le principe général quand il ne se heurte pas à la conscience chrétienne est celui énoncé par Paul : "Rendez à tous ce qui leur est dû : l'impôt à qui vous devez l'impôt, le tribut à qui vous devez le tribut, la crainte à qui vous devez la crainte, l'honneur à qui vous devez l'honneur" (Rom.13:7). Ce principe n'a pas empéché Paul de témoigner du christianisme à Rome en dépit des interdictions impériales, chose pour laquelle il encouru la peine de mort et fut exécuté comme Pierre plus tard.
Le prochain
Certains pourraient interpréter "prochain" comme étant celui duquel on est proche de par ses convictions. Tel n'est pas le cas, en effet, Jésus a montré dans sa parabole du bon samaritain, qu'un étranger avait eu la bonne attitude de compassion à l'égard du Juif blessé et fut loué pour cela. (Luc 10:25-37). Proche a donc plutôt le sens de proximité physique, aux aléas de nos rencontres plus ou moins fortuites de la vie. La compassion avait plus de valeur pour Jésus que tous les sacrifices que l'on pouvait faire à Dieu. Jésus a d'ailleurs repris les paroles d'Osée 6:6 : "Apprenez ce que veut dire : Je prends plaisir à la miséricorde et non aux sacrifices" (Mat.9:13). Ce qui ne veut pas dire qu'un sacrifice sincère ne soit pas apprécié, ainsi la veuve qui dépose deux piécettes au Temple est louée par Jésus car ayant mis de son nécessaire quotidien (Marc 12:41-44). Par sacrifice, on peut entendre offrandes, dîmes, jeûnes, longues prières, pénitences, témoignages, prédication, endurance fidèle dans une situation injuste, etc...
Le chrétien doit combattre pour ses convictions, mais avec esprit et non contre ses semblables qui méritent respect quelles que soient leurs origines ou convictions religieuses ou politiques. Citons donc pour finir le texte d'Ephésiens 6:10-12 : "nous n'avons pas à lutter contre des êtres humains, mais contre les puissances spirituelles mauvaises du monde céleste, les autorités, les pouvoirs et les maîtres de ce monde obscur".