Nationalisme

Tout le monde sera d'accord sur le fait que le nationalisme poussé à son extrême a conduit aux pires boucheries connues dans l'histoire de l'humanité. Il convient d'abord de s'accorder sur le sens donné à ce terme avant d'essayer de se faire une opinion mesurée à son égard.

Le dictionnaire Larousse fournit les deux sens suivants :

  • Mouvement politique d'individus qui prennent conscience de former une communauté nationale en raison des liens (langue, culture) qui les unissent et qui peuvent vouloir se doter d'un État souverain.
  • Théorie politique qui affirme la prédominance de l'intérêt national par rapport aux intérêts des classes et des groupes qui constituent la nation ou par rapport aux autres nations de la communauté internationale.

Wikipédia étend la signification de ce terme à des notions plus larges qu'à celle restreinte du milieu politique en évoquant un sentiment national plus ou moins exalté au sein de la population d'un pays.

Tout croyant distingue ce qui est pouvoir temporel et pouvoir éternel (ou supra-naturel). La question est de savoir dans quelle mesure ces deux pouvoirs restent compatibles et quelle peut être la conscience limite à ne pas franchir que se fixera un croyant pour garder son intégrité envers Dieu (et par conséquent sa bonne conscience).

Il ne serait pas venu à l'idée des apôtres lors de la Pentecôte, de classer les individus provenant de toutes nations et qui venaient à Jérusalem pour y célébrer une fête juive selon des critères de sélection relatifs à une nation (Actes 2:5;8:26-40;10:34). Jésus n'avait-il pas dit "vous êtes tous frères" et qu'il fallait "aimer son prochain comme soi-même" (Mat.23:8 ; marc 12:31) ? Le Chrétien devrait donc placer l'autorité de ce qui est issu de Dieu au dessus de l'autorité temporelle. Elles ne sont pas incompatibles, en effet, Paul recommande aux Chrétiens d'être soumis aux autorités étatiques et entreprenariales (Rom.13:2,3). Néanmoins, Paul a lui-même été exécuté à Rome parce qu'il ne pouvait se taire quant à la prédication de Christ, commandement supérieur à ceux des autorités romaines. Pareillement, Jésus devant Caïphe, le grand prêtre, ne pouvait nier qu'il était fils de Dieu, ce qui lui valu la condamnation menant à Pilate. Devant Pilate, Jésus n'a pas remis en question son autorité, il s'est entièrement soumis aux décisions judiciaires. Par contre, il a rappelé à Pilate que celui-ci n'aurait aucun pouvoir sur lui (Jésus) si ce pouvoir ne lui avait été donné d'en haut (Jean 19:11).

On trouve dans les écritures hébraïques quelques exemples de résistance à un pouvoir excessif. L'exemple le plus évident est celui des trois compagnons d'exil de Daniel (Da. 3). Ils furent condamnés à être jetés dans une fournaise ardente parce qu'ils refusaient de s'incliner devant une statue d'or érigée par le roi de Babylone. Un miracle sauva ces trois hommes et les instigateurs du complot furent condamnés à leur place. Hormis le courage de ces hommes clairement visible dans leur détermination à ne pas franchir une frontière fixée par leur conscience, on peut saluer la fidélité qu'il démontrèrent vis à vis de la Loi de Moïse qui condamnait l'idolâtrie. Un autre exemple est fourni dans le livre d'Esther où Madochée est condamné sur instigation d'Haman pour la seule raison qu'il était juif et avait des coutûmes différentes (Esther 3:1,2,8 ; 5:9-14).

La déduction simple que l'on peut raisonnablement tirer de ces réflexions est que le croyant doit respecter les lois de son pays et œuvrer au bien de tous, donc de son pays. Néanmoins, une limite existe quant à ce qu'on peut lui demander, et ce domaine relève de sa conscience. Par exemple, peut-on tuer pour défendre un territoire ? Peut-on prêter allégeance sans limite à une institution ? Peut-on se prosterner devant une effigie symbolique créée par l'homme ? Peut-on mentir ou tromper à des fins mercantiles ? La liste ne peut être exhaustive...

On doit discerner la nuance qui existe entre nationalisme et idolatrie si on préfère plaire au créateur plutôt qu'à des créatures lorsque les deux s'opposent.

Quoiqu'il en soit, les nations ou tout au moins le reste qui en survivront, finiront par se prosterner devant le roi étenel Jéhovah dieu. Zacharie en fait mention explicitement en ces termes : "Et il adviendra sans faute que pour ce qui est de tous ceux qui resteront de toutes les nations qui viennent contre Jérusalem, ils devront alors monter d'année en année pour se prosterner devant le Roi, Jéhovah des Armées et pour célébrer la fête des Huttes. Et il adviendra sans faute que, pour ce qui est de celle qui ne montera pas, d'entre les familles de la terre, à Jérusalem, pour se prosterner devant le Roi, Jéhovah des Armées, oui, sur elle ne surviendra pas de pluie torrentielle... Le fléau surviendra, celui dont Jéhovah frappera les nations qui ne monteront pas pour célébrer la fête des Huttes." Zach.14:16-18