ëtre ou ne pas être
Tout le monde ou presque connaît cet extrait tiré de la célèbre pièce de théatre "Hamlet" de Shakespeare.
Descartes a raisonné dans la même ligne avec son "cogito ergo sum" (je pense donc je suis).
Encore que dans Hamlet, la question était plus de savoir en quoi on pouvait se targuer réellement d'exister.
Autrement posée, cette question pourrait être : à quoi sert l'existence, et par quoi se manifeste t-elle concrètement?
Un épicurien hausserait les épaules en vous disant qu'il ne sert à rien que la vie soit utile, il faut seulement en profiter. Cette réflexion ne date pas d'hier, car Paul de Tarse dans ses lettres datant du premier siècle y faisait déjà allusion en disant que s'il n'y avait pas d'espérance alors "Buvons et mangeons car demain nous mourrons".
Toutes ces réflexions ont en fait pour origine le caractère éphémère de la vie. Beaucoup de gens se réfugient dans l'instantanné pour exister et cela se traduit par des attitudes et des comportements artificiels, superficiels et outranciers. Ce besoin de se faire remarquer trahit le désir d'attirer l'attention d'autrui pour avoir le sentiment d'exister. Mais si on y réfléchit, tout cela n'est qu'un placebo. Platon, dans son allégorie de la caverne, l'avait déjà compris. Il était certain qu'il ne percevait que l'ombre de la réalité du monde, qu'un reflet.
La remarque de Jésus concernant la mort, qu'il ne voyait que comme un sommeil profond, est intéressante. Il disait qu'une plante ne pouvait renaître, que si d'abord elle mourait, que son grain ne tombait à terre que pour germer à nouveau. L'identité de cette nouvelle plante, bien qu'étant quelque peu différente, serait conservée. On peut bien sûr penser que ce qui est vrai pour une plante, qui parait être un être dépourvu de raison, serait très différent dans le cas d'un humain.
Mais n'avons-nous pas le sentiment, avec le temps, que notre corps n'est qu'une enveloppe, que ce n'est plus l'être que nous sommes réellement ? Serions-nous prêts à adopter une allure différente, un métabolisme différent tout en conservant notre identité intérieure ?
Tout dépend de ce que nous sommes réellement en notre for intérieur...