Indépendance - Interdépendance

Ce titre m'est inspiré par une émission protestante religieuse que j'ai trouvée passionnante bien que très courte.
 
Généralement, au terme de "dépendance" est associé la notion de restriction de liberté ; un programme dépendant d'un autre ne peut s'exécuter que dans le cas où il est appelé par ce dernier. Il y est litéralement lié et n'existe que parce que le premier peut s'exécuter.
 
Dépendance environementale
 
Physiquement, on est évidemment dépendant de l'air qu'on respire, de la nourriture qu'on doit absorber, du soleil qui nous éclaire et nous apporte des rayons salvateurs, de l'eau qui nous entoure. Sans ces choses, on ne peut tout simplement pas vivre. Témoins les efforts que fournissent actuellement les scientifiques pour maintenir en vie les hommes envoyés dans l'espace (rayonnements cosmiques, gravité, températures, nourriture, besoins naturels, renouvellement de l'air...).
 
Même les dinosaures, malgré leur robustesse, n'ont pu survivre lorsque leurs conditions de vie furent altérées. Ce qui devrait nous inciter d'ailleurs à nous conduire de manière responsable dans la tenue de notre maison commune, la Terre. Ceci est un autre sujet mais nous montre quand-même, que même du point de vue physique, nous sommes liés les uns aux autres et que les conséquences des actions des uns ont immanquablement à des degrés divers des conséquences sur la vie des autres.
 
Dépendance morale
 
On s'aperçoit bien aujourd'hui, par exemple, que les médias informent et incitent à des actions publiques, par exemple dans l'attitude à adopter vis à vis des virus. Il en va de même sur ce qui se dit sur les réseaux sociaux, si bien qu'on se sent obligés de restreindre certains propos susceptibles d'être néfastes au bien global. Si on ne dépend pas d'une autorité cencée être bienveillante, on tombe sous l'influence d'autres propos frauduleux ou mensongers.
Les enfants sont généralement dépendants de leurs parents, tant sur le plan de leur intégrité physique que morale. Il est admis que les parents éduquent leurs enfants pour leur donner les prémices des principales notions du bien ou du mal dans l'existence.
 
Dépendance sociétale
 
On vient d'évoquer les caractéristiques d'une dépendance directe. Mais de nombreuses personnes considèrent que cela n'est pas suffisant. On ne peut être exhaustif pour décrire toutes les dépendance, à l'oeuvre un peu partout, mais on peut esquisser quelques unes d'entre elles.
La raison pour laquelle l'homme s'accroche à d'autres hommes, via des institutions, est la plupart du temps identitaire.
Bien sûr, ce qui vient à l'esprit en premier lieu peut être le nationalisme, une idéologie, une religion, une philosophie, une entreprise, une passion interactive...
"Identitaire" car bien souvent l'être humain s'identifie à ces causes et même certains en viennent à ne vivre que par elles.
On peut donc penser qu'il peut y avoir des indépendances absolues et d'autres qui soient relatives.
 
Selon ce concept relatif, on peut envisager que l'individu accepte d'aliéner partiellement sa liberté pour bénéficier d'autres avantages en échange.
Exemple : on peut accepter de mettre son argent dans des institutions bancaires qui octroient des intérêts pour ne pas perdre son pouvoir d'achat sans pour autant approuver de telles institutions. Cette dépendance est relative car la vie de l'individu ne dépend pas entièrement de ce lien, il peut y mettre fin à tout moment s'il en a la volonté.
Par contre, il existe bien souvent des dépendances plus absolues, c'est à dire non remises en question consciemment. Elles sont adoptées par transmission, selon des traditions ou des obligations qui, localement (non forcément sur le plan géographique mais plutôt internes à une certaine sphère d'influence), sont considérées comme évidentes ou allant de soi.
 
Indépendance
 
On entend souvent par ce terme une attitude que peut avoir un individu à ne pas se mêler au groupe. Cela peut être une caractéristique de son caractère d'une éducation ou bien d'une maladie, les causes du détachement peuvent être diverses. Par contre, il y a aussi un degré à associer avec cette attitude. On confond souvent indépendance et autonomie. L'autonomie est la faculté de ne pas dépendre d'autrui pour réaliser ou penser par soi-même, ce qui n'est pas généralement un handicap. L'indépendance à cet égard peut être positive car elle sollicite les ressources individuelles pour pallier des difficultés gérées de manière différente par autrui.
Là où l'indépendance pose problème, c'est quand elle refuse l'échange et le partage. Ou dit autrement, lorsqu'elle s'isole du monde. En mathématiques, la théorie des ensembles montre simplement ce qui peut exister au sein d'une société. Au sein du groupe magistral de l'Univers, si on exclut l'ensemble vide qui n'offre pas d'intérêt lorsqu'on parle des individus, il peut y avoir toutes sortes de sous-groupes disjoints, ou ayant des intersections ou réunions avec d'autres groupes. Un groupe peut être disjoint, mais il n'aura plus aucune interaction avec les autres qui lui sont disjoints. Pire, on peut avoir des groupes totalement contraires ou opposés, par exemple pour les nombres, on pourrait créer un groupe de nombres naturels et un groupe de nombres avec leur signe opposé, l'ensemble constituant l'ensemble des nombres relatifs. Dans une société ces antagonismes risquent d'être destabilisants s'ils partagent la même sphère de vie, sans échange ou partage. Pourquoi, parce que l'homme n'est pas un chiffre, il a des sentiments, un affect, avec des attachements. Il a aussi des intérêts, ceux de sa famille, de son groupe, de sa pensée. D'où une concurrence entre tous les groupes, ce qui encourage paradoxalement à se rattacher à un groupe particulier. Nul ne peut dépendre de l'Unnivers seul, à part quelques hermites, s'il en existe encore.
 
Néanmoins, la société moderne encourage aussi l'autonomie, par exemple dans le domaine énergétique. On peut également observer qu'une des clés permettant d'accroître son indépendance de pensée réside dans l'éducation et la culture. Mais ces domaines peuvent être orientés, ce qui demande de la part de l'individu une certaine maturité pour prendre ses distances par rapport à son environnement ainsi qu'une certaine force de caractère pour résister aux influences sans qu'il doive pour autant se les refuser. L'échange et le partage n'aboutissent pas forcément non plus à un consensus "laïque", on peut rester différent et s'enrichir mutuellement.
 
Conclusion
 
Il ressort de cette analyse que le mot indépendance ne peut avoir de sens que relatif. L'Univers est ainsi fait qu'il tolère les différences. Elles ne sont pas apparues parce que nous existons en tant qu'individu, et elles ne disparaitront pas par nos actions individuelles. L'homme doit cohabiter avec lui-même, comme les espèces cohabitent dans la nature où règne également une certaine compétition. La seule chose que nous pouvons faire et qui dépend entièrement de nous est de cultiver notre vertu par la connaissance, l'échange et le partage. Paix aux hommes de bonne volonté !