La conscience

Dans cet essai, le mot conscience est visité en tant qu'état, non en tant que valeur (éthique).

Sans conscience, notre vie serait comparable à celle du minéral. Il est donc évident qu'on ne peut lier durée de vie et degré de conscience ; par contre, l'état de conscience semble être très lié au degré d'intelligence (cogito ergo sum). Mais quelque soit le degré de complexité d'un algorythme, la puissance d'un processeur ou la quantité de mémoire et de capteurs dont une machine puisse disposer, cela ne suffira pas pour faire d'elle un être pensant, ayant conscience d'exister.

Bien que Damasio ou d'autres psycho-neurologues aient tendance à vouloir montrer qu'un état super développé de réseaux neuronaux générant des structures d'images de la réalité composent un processus évolué aboutissant à la conscience, force est de faire quelques constats évidents :

La conscience est un processus qui s'accroît en vivant (il y a donc aptitude et enrichissement, tout comme pour toute autre qualité humaine) ;

La conscience revêt différents aspects, elle subit l'influence de son environnement, sinon elle serait unique pour tous les hommes ;

La conscience s'accroît avec la connaissance (éthymologie même du mot "con" "science") ;

La prise de conscience par un individu concerné lui permet de générer un jugement relatif à son entourage qui forge sa perception du monde ;

La conscience, lors de son développement, s'élargit de manière concentrique, du sujet conscient et en se diffusant, de ce qui lui est intime et proche dans une direction universelle ;

La conscience, présuppose l'inconscient (ce qui est inconnu) dont on peut distinguer la partie inconnue propre ("connais-toi toi-même") de la partie inconnue externe ;

La conscience d'une universalité contredit la conscience de l'identité, sauf à intégrer la multiplicité de la diversité dans un univers commun ;

La conscience d'une perception ne signifie pas la conscience de sa réalité (un animal peut craindre un éclair, il n'en comprend pas sa substance, il peut voir son image dans un mirroir sans y voir son reflet) ;

La conscience joue un rôle dans l'éthique d'un individu, dans la mesure où celui-ci opte pour sa propre conscience de la réalité du monde, qui est un sous-ensemble de ce qu'il peut comprendre ;

La conscience peut douter de ses convictions (conscience faible), soit par manque ou crainte d'exploration, soit par manque d'assurance face à l'adversité (en tout état de cause, un manque de confiance en soi) ;