Les concepts nouveaux

Il est certain que l'histoire a pour effet de modifier notre perception des choses et cela est principalement dû au fait que, progressivement, nous comprenons mieux notre environnement. L'histoire est par conséquent, génératrice d'une accumulation du savoir, tant sur le plan scientifique, que sur celui des sciences humaines. Cet accroissement des connaissances provient du coup, d'une part, de la recherche fondamentale,et d'autre part sur le plan humain, des frictions sociétales et de la résilience nécessaire dont l'humanité doit faire preuve pour les surmonter.

On peut prendre plusieurs exemples :

1/ Sur le plan scientifique : le mot énergie est d'origine grecque mais sa signification, telle que la percevait Aristote, n'avait pas le sens que nous lui connaissons aujourd'hui. Le terme grec originel "ἐνέργεια" signifie « force en action », par opposition à δύναμις / dýnamis signifiant « force en puissance ». Aristote a utilisé ce terme « au sens strict d'opération parfaite » pour désigner la réalité effective en opposition à la réalité possible. Aujourd'hui, on y voit plutôt la potentialité d'une force. Parfois, on rencontre le mot énergie dans la traduction de textes anciens mais il rend généralement l'idée de force active ou de puissance. Dans les 4 éléments connus de l'Antiquité : eau, feu, air, terre et qui furent à la base de l'Alchimie puis de la Chimie, il y a bien le feu qui est une émanation de radiations consécutive à la combustion de matière ; tout aussi bien, les 3 autres éléments sont de la matière qui recèle des propriétés particulières, mais l'énergie contenue dans la matière (i.e. une équation célèbre d'Einstein) devenue familière aujourd'hui, était un concept complètement étranger aux civilisations pas si lointaines finalement. Même l'énergie mécanique, sans la compréhension des lois de gravité de Newton, n'était qu'appliquée empiriquement. Il est intéressant de noter que dans le nouveau testament, pour parler de l'énergie dont Jésus disposait, on parle de "force" (Luc 8:46) ou de "lumière" (Jean 1:9,10).

2/ Sur le plan humain : On pourrait parler de toutes sortes d'institutions humaines mais je préfère mettre l'accent sur des concepts très généraux et récents tels que la globalisation, l'écologie, les réseaux sociaux, la psychologie... C'est bien face aux difficultés rencontrées par l'homme dans son développement  au sein de la société qu'ont émergé ces nouveaux concepts. On ne peut donc s'attendre à trouver dans les civilisations anciennes, des réponses aux problèmes engendrés par ces aspects. Par contre, la civilisation s'est construite sur la base de concepts anciens et universels, il faut donc en tenir compte dans notre développement pour garder la cohérence propre à la nature de l'homme.