Psychologie et Psychanalyse
Quelle peut-être l'influence du psychisme sur nos pensées, actions, croyances ou objectifs personnels ?
Ceci est une question pertinente mais relative dans leur intensité selon les individus.
Personnellement, je vois cette discipline comme une science dans la mesure où elle se base sur des faits avérés et des relations de cause à effets ; par contre, chacun a tendance à en faire une interprétation personnelle basée sur ses propres expériences et ressentis si bien que je la considère plus ou moins comme une science humaine dont la perception ne peut se faire que par une sensibilité aiguisée à une introspection, à cette vision personnelle qui permet de voir le monde extèrieur à travers un prisme subjectif conditionné par notre identité et notre expérience personnelles.
Si on admet cette assertion et ce principe général, on comprend que le conscient et l'inconscient ont leurs lois, mais on évite de faire de nos interprétations des lois universelles et par conséquent, de juger autrui selon un code qui n'aurait en réalité de sens que pour notre contingence très limitée.
Je partage également cette vision boudhiste qui veut que le corps et l'esprit soient liés, que l'un et l'autre sont étroitement liés et qu'ils ont l'un sur l'autre une influence mutuelle et des implications souvent inconnues.
Le pouvoir de l'esprit sur le corps peut être illustré par le témoignage de Phakyab Rinpoché, lama tibétain. Frappé d'une maladie incurable faisant suite à des tortures infligées par l'occupant en 1999, il guérit complètement par la pratique de la méditation en 3 ans. Lorsqu'il a été rapatrié dans le cadre du programme américain en faveur des survivants de la torture, il évoque son mal ainsi "le dos me lance et j'ai aussi à intervalles réguliers, des sensations de déchirement au pied droit que déforme une gangrène à un stade avancé. Le pansement ne réussit pas à contenir l'odeur insoutenable de chair purulente que dégage ma plaie." Seule l'amputation au dessus du genou était préconisée pour lui permettre de survivre. Os, cartilage et tissus de son pied droit étaient en train de se décomposer. Pleurésie et tuberculose osseuse épuisent son organisme. Quelque peu découragé devant son état, il s'adresse au Dalaï Lama qui lui fait remarquer qu'il cherche un remède extèrieur alors que celui-ci se trouve en lui. Abandonnant alors tous les remèdes en cours, il s'astreint à une discipline de fer pour suivre, selon les préceptes de la méditation qu'il a appris depuis l'enfance, ses pratiques yoguistes pour capter et diriger les énergies corporelles. Son état s'est peu à peu amélioré et les radios formelles, tout s'est réparé et son cas classé comme guérison inexpliquée. Miracle ? On peut se demander pourquoi le pape ne le canoniserait pas... Surtout que, selon ses dires, "Le véritable ennemi est toujours en soi. C'est la haine, la colère, la volonté de posséder, le désir de vengeance."
Alors Miracle ? N'y aurait-il pas là matière à canonisation selon les critères religieux en vogue chez les catholiques ?
Il est indéniable que l'esprit a un pouvoir sur le corps humain. Il pénètre son environnement et semble disposer d'une source intrinsèque génératrice d'énergie, voire de sens. La psychanalyse depuis Freud et Jung a découvert des codes, un langage proche des émotions primaires, qui permettent d'ouvrir certaines constructions cachées de l'esprit, notamment induites dans les rêves. C'est souvent une intuition qui a guidé certains génies scientifiques ou artitistiques. Et que dire de sentiments tels que bienveillance (regard positif sur les autres), compassion (ressentir la souffrance d'autrui, agir en sa faveur) ou empathie (comprendre les pensées et émotions d'autrui) ? L'esprit a ce pouvoir de capter des informations, puis de les agencer, les transformer puis de produire. Mais si ces process sont inconscients, quels en sont les moteurs, les motivations ? L'esprit caché aurait-il un sens pour donner une direction cohérente à des constructions complexes ? Ou l'intelligence parviendrait-elle à se connecter à un monde inconnu, disposant de ses propres codes, à notre insu ?
Il est possible que notre esprit soit capable de ressentir ou de déduire l'existence de réalités imperceptibles de par nos sens communs, un monde invisible en quelque sorte, dans lequel nous baignerions et qui nous porterait à la manière du liquide amniotique dont le fœtus n'a pas conscience mais qui le nourrit pourtant.
A suivre...